Intelligence artificielle Chine Amérique
Si le logiciel est à l’image de son concepteur, à quoi faut-il se préparer pour ces plateformes d’IA ? L’IA n’est pas seulement une technologie, elle est également le reflet des états d’esprit : éthique ou pas, libertaire ou pas, OpenSource ou pas, efficace ou pas.
Traditionnellement, nous associons les Etats-Unis à l’instantanéité et la Chine au temps long. Hors, surprise, dans l’IA, les stratégies sont inverses. Les solutions américaines s’orientent vers l’AGI, l’intelligence artificielle générale tandis que la Chine se concentre sur des IA verticales adaptées à des tâches identifiées. Pourquoi ces choix à l’inverse de leur culture ? L’intelligence artificielle Chine Amérique, une réflexion, comme, on les aime chez SUPERCRITIC.
Les Américains et l’obsession de l’AGI
Après l’horizon de conquête de l’Ouest ou lunaire, maintenant c’est la course à l’AGI. Ces conquêtes qui demandent de gros moyens, ces conquêtes qui mobilisent, ces conquêtes qui font pétiller les yeux des petits comme des grands.
Ces IA générales sont capables de raisonner, d’apprendre et de s’adapter comme un humain, sur n’importe quel domaine et pas seulement sur une tâche spécifique. Cette IA universelle serait capable d’apprendre de nouveaux savoirs sans être explicitement programmée. C’est le Graal des GOMMAX (Google, OpenAI, Microsoft, Meta, Anthropic, XAi).
Cet horizon ultime s’apparente à une approche messianique afin d’aligner l’intelligence de la machine à celle de l’homme.
La Chine et l’efficacité immédiate
Les champions chinois (SenseTime, Megvii, iFlytek, ByteDance, Alibaba, JD.com, …) sont essentiellement sur des applications concrètes sur des activités de masse dans la logistique, les recommandations, le e-commerce et bien d’autres encore. Ces solutions ciblent des activités moins consommatrices de ressources et qui transforment déjà la société sans promettre de l’AGI. Ce temps long passe par la somme d’innombrables petits gains rapides.
L’inversion culturelle apparente
De manière traditionnelle, l’Amérique est identifiée comme court-termiste pour transformer ces gains rapidement (wall street, start-up, exit). De l’autre côté, la Chine favorise une vue long-termiste (plans quinquennaux, dynasties, …). Dans l’impact que l’IA a sur ces deux concurrents, c’est à l’opposé.
Intelligence artificielle Chine Amérique, nous pouvons traduire cela par :
- Les Américains rêvent le « futur » pour justifier le présent en levant beaucoup de fonds et attirer les meilleurs talents.
- Les Chinois optimisent le « présent » pour construire le futur en accumulant de la puissance par strates successives.
L’impact des technologies majeures n’est jamais neutre, l’âme de l’équipe conceptrice y laisse sa marque. Avec l’AGI comme objectif ultime pour le moment, les Américains ont fait de l’IA un mythe fondateur. Les chinois de leur côté ont fait de l’IA un outil d’efficacité extrême par son utilité et ses gains immédiats. Avec le peu de recul que l’on a sur cette technologie, au-delà de la bataille technologique, elle est avant tout culturelle. La Chine pense en termes d’utilité collective et de consolidation progressive.
